Le jardin ce matin est enveloppé de brume, il fait très humide et le soleil a oublié de s’arrêter ici mais cela n’a guère d’importance, j’ai retrouvé la quiétude infinie de mon salon pour tester un de mes nouveaux thés sculptés, j’avais l’embarras du choix devant ces formes harmonieuses mais aussi et surtout ces noms poétiques : double bonheur, porte-bonheur ou mon ancienne pivoine blanche. J’ai finalement opté pour Double Bonheur, pour le nom d’abord, qui traduit bien mon état d’esprit actuel : des tas de moments forts vécus ce WE me reviennent à l’esprit, prolongeant ainsi le bonheur. Mais aussi pour la forme particulière de ce thé sculpté et là, je repense aux mains des fées qui, avec une infinie patience et le souci du travail bien fait, ont confectionné cette œuvre d’art. Savent-elles ces artistes modestes et consciencieuses ce qu’elles procurent ainsi à nous Occidentaux ? J’espère qu’un jour je pourrai aller le leur dire sur place en admirant leur savoir-faire… J’ai repris ma théière-cafetière. J’observe attentivement l’effet de l’eau et déjà les prémices sont prometteuses, les feuilles commencent à s’épanouir, mais ne laissent pas encore paraître ce qu’elles ont dans le cœur. Puis la première fleur apparaît, immédiatement suivie de la seconde et cette fois-ci elles montent vers le sommet de la théière, sans toutefois quitter leur nid auquel elles sont attachées par un fil tout mince. Elles peuvent ainsi aller et venir en dansant sans se sentir prisonnières. Et revenir là où elles sont nées.Chez Long Jing, j’ai craqué aussi pour une jarre, dans laquelle je vais conserver ces trésors, une simple boite était trop ordinaire pour ces choses qui ne le sont pas. Par contre j’ai goûté l’infusion, elle est trop acre. C’est vrai que j’ai attendu que les fleurs s’épanouissent complètement, ce qui a pris beaucoup plus de temps que celui du thé. Mais je vais me préparer un Bi Lo Chun de Taiwan, à nouveau frappé par un typhon. Mon amie Ling-Ling et sa famille n’ont rien mais les dégâts sont très importants, elle m’écrit que "les cas sinistres sont surtout en banlieue au pied des collines et en province dans des zones montagneuses". J’ai pu en avoir un bref aperçu lors de mon séjour, impossible de rejoindre Alishan à l’époque. J'espère que les plantations n'ont pas trop souffert.
Ce n'est qu'un au-revoir...
Il y a 3 ans